Reportage au festival Chromatic

Carnet de notes dans la main gauche, café dans la main droite, stylo dans la poche, appareil photo en bandoulière, c’est en m’imaginant journaliste que je me suis rendu à Chromatic Pro les 24 et 25 mai 2017, un festival qui célèbre l’art et la créativité montréalaise. L’édition se déroulait à deux pas de l’ÉTS, dans l’Arsenal de Montréal. Ma mission? Explorer la place de l'ingénieur(e) dans l’industrie créative montréalaise.

Chromatic Pro a pour vocation de cultiver la conversation entre artistes, entrepreneurs et professionnels en quête de nouvelles inspirations, mais aussi de réfléchir et échanger sur les nouvelles formes de créativité, de modèles d’affaires et d’entrepreneuriat culturel.

C’est grâce à des conférences, à des ateliers et à des rencontres que Chromatic Pro met en lumière les profondes mutations économiques qu’engendre l’innovation dans les domaines de l’art et de la culture. Innovation à travers laquelle j’ai essayé de déterminer quelle serait la place de l'ingénieur(e) dans ces entreprises.

La créativité a sa place dans toutes les entreprises puisqu’on peut la résumer en ces trois grands concepts : l’acte de créer quelque chose de nouveau, la capacité à trouver des solutions originales et la volonté de modifier ou de transformer le monde. La différence entre les entreprises les plus connues dans notre université et celles rencontrées lors de Chromatic Pro est que ces dernières ont fait le choix de la créativité en tant que pierre angulaire du développement de leur entreprise.

Et le fait est que les innovations qu’elles mettent en oeuvre demandent de plus en plus de résolution de problème technique et technologique. Prenons l’exemple de Pixmob, venue nous parler de la manière dont son entreprise est devenue une référence mondiale dans son domaine. En animant les foules à l’aide d’un bracelet connecté, la compagnie s’oppose à plusieurs défis technologiques avec la synchronisation de milliers de spectateurs à ses projecteurs ou encore la consommation d'énergie dudit bracelet pour une autonomie maximale. C’est plus d’un défi d'ingénierie électrique ou logiciel auquel elle fait face à tous les jours.

Ubisoft était aussi de la partie lors de cette édition. La réputation de l’entreprise n’est plus à faire et ce sont les créatifs en logiciel et en technologies de l’information (TI) qui s’y sentiront les plus à l’aise. Les filières en mécanique ou en construction ne sont pas en reste lorsqu’on pense à des entreprises comme DIX2, spécialisées dans le design et l'ingénierie du divertissement. Le regroupement DécliQ les avait d’ailleurs invitées à l’ÉTS en octobre dernier, et nous avions découvert l’histoire d’un des projets fous de l’entreprise : construire une guillotine grandeur nature pour le lancement d’un jeu vidéo. Le but n'était bien sûr pas de couper des têtes, mais de rendre l'expérience la plus réaliste possible. Pari un peu trop réussi pour les ingénieur(e)s, puisque la machine en question a été interdite d’utilisation pour la promotion du jeu, car son réalisme aurait pu créer une polémique.

Selon l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ), l'ingénieur(e) se doit de maîtriser un ensemble de connaissances techniques qui reposent sur une solide culture scientifique. Les entreprises les plus innovantes renouvellent sans cesse les techniques créatives de demain, qui deviennent de plus en plus complexes à imaginer, à concevoir et à mettre en oeuvre. Il n’appartient qu'à vous de trouver la part de créativité qui vous plaît dans la profession, et de vous affirmer non seulement en tant qu'ingénieur(e), mais en tant que créatif.

Comment s’orienter vers des industries plus créatives? On vous en parle dans le prochain numéro!