L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Sexapalooza : l’innovation technologique au service de la sexualité

Février 2014 » Culture » Par Sarah-Emilie Houle, étudiant de génie des opérations et de la logistique

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Photo par Sarah-Emilie Houle.

Du 8 au 10 novembre dernier se tenait au Palais des congrès la première exposition montréalaise de Sexapalooza.

Après sept ans de carrière, on se serait attendu à un spectacle incroyable, mais au contraire, nous avons eu droit à une exposition ordinaire avec une traduction décevante. Nous pouvions y lire la définition de Sexapalooza comme suit : « C’est l’acte d’avoir beaucoup de sexe grand pendant une période de temps que vous ne pouvez pas facilement souvenir d’un acte sexuel en particulier. » Nous en avons donc conclu qu’il y avait eu un abus de l’utilisation de Google Translate pour leur publicité et leurs affiches. Pour ajouter à cette déception, on ne pourrait passer sous silence les éléments de mauvais goût tels un vagin de sept pieds de haut où l’on pouvait insérer son visage pour y prendre des photos ainsi qu'un pénis géant en guise de mascotte.

Somme toute, l’évènement nous proposait du divertissement et de l’information. On y retrouvait une salle de séminaire, une salle de vidéo, le musée du sexe, une salle donjon, une galerie d’art érotique ainsi qu’une vingtaine d’exposants.

La salle de vidéo projetait des vidéos informationnelles sur divers thèmes; celui que nous avons vu portait sur l’art de l’amour oral. Les conseils et idées étaient relativement intéressants, mais semblaient dater des années 90. De plus, deux protagonistes nous faisaient penser à des professeures de FPS (formation personnelle et sociale). Pour illustrer leurs propos, les animatrices étaient munies d’un toutou violet et or en forme d’organe génital.

La salle de donjon était de loin la plus achalandée. Les visiteurs pouvaient assister à des démonstrations de BDSM (Bondage, Discipline, Domination, Soumission, Sado-Masochisme) pour simplement satisfaire leur curiosité ou encore poser des questions sur cette pratique en vogue. Aussi, nous avons eu droit à une démonstration de lit avec des menottes où un couple du public s’était porté volontaire au jeu. Le tout animé par un amuseur public et une femme chat.

Mis à part la galerie d’art érotique qui exposait photos, dessins et peintures érotiques, l’art était au rendez-vous. Nous pouvions voir des artistes de peinture corporelle (body-painting) à l’œuvre ainsi que des danseuses de burlesque. Nous avons aussi rencontré une artisane fabriquant des corsets à la main. Les artisans, artisanes et artistes ont su nous étonner par leur savoir-faire, leur bon goût et leur originalité.

Auprès des divers exposantes et exposants, nous avons découvert de nouveaux produits offerts sur le marché canadien qui ont nécessité de la recherche et du développement technologique tels :

Malgré que la foire ait accueilli autant d’hommes que de femmes, il reste qu’on y retrouvait beaucoup plus d’objets et de vêtements destinés aux femmes qu’aux hommes. Certes, toute cette artillerie destinée aux femmes est dans le but de plaire à l’homme. Néanmoins, nous pensons que l’homme est le grand oublié de cette exposition. Cette observation est aussi vraie dans les boutiques érotiques où l'on retrouve un large éventail d’accessoires pour mettre en valeur le corps de la femme, mais on en trouve beaucoup moins pour mettre en valeur le corps de l’homme.

Suite à notre visite, nous avons conclu que la présence d’ingénieures et d'ingénieurs est nécessaire à la réussite d’un tel évènement et à l’industrie du sexe. Que ce soit en GOL pour corriger le flagrant manque d’organisation et de coordination de l’évènement; en MEC et en ÉLÉ pour la conception de jouets durables, silencieux et avec plusieurs fonctions utiles; ou en LOG pour développer une multitude d’applications sur la question. Il est à noter que des applications seront bientôt disponibles pour contrôler le vibrateur de votre partenaire à distance. Finalement, pour les gens de construction, si l'on se fie à la section BDSM, cela requiert parfois des structures solides et complexes!

Alors, ingénieurs et ingénieures, votre expertise et vos connaissances pourraient être exploitées dans le domaine de la sexualité. Il y a un marché d’emploi pour vous! Pour les environnementalistes, sachez que l’industrie du sexe passe au vert! Les concepteurs et conceptrices de jouets érotiques prônent l’utilisation de matériaux recyclables et vantent les caractéristiques écologiques de leur produit. Nous avons d'ailleurs découvert qu’il existe un service de recyclage des jouets pour adulte... Qui sait, peut-être retrouverons-nous un jour, aux côtés des bacs de composte, de verre et plastique et de déchets électroniques un bac à recyclage pour les objets sexuels!

 
Photo par Sarah-Emilie Houle.