Bienvenue à l’École d’été de l’INM
Mercredi soir, le 13 août 2014 : je me dirige vers le campus de l’Université McGill, hôte de l’édition 2014 de l’École d’été de l’Institut du Nouveau Monde. La première activité de ce rassemblement prévu sur une durée de trois jours s’intitule Le cœur démocratique : qui des médias, de la classe politique, des experts et des citoyens a le plus d’influence sur le changement qui s’implante dans nos sociétés?. Bien entendu, sans hésiter, j’ai penché pour le monde médiatique, après tout, nous les voyons partout, à longueur de journée, s’exprimant sur ce qui fait l’actualité et confrontant différents protagonistes sur leurs actions ou inactions. Au terme des trois jours que j’ai passés à l’École d’été de l’INM, ma vision des facteurs d’influence de la matérialisation du changement auquel nous aspirons dans nos sociétés est tout autre.
L’École d’été de l’INM s’articule autour de plusieurs activités organisées sous forme d’ateliers interactifs et de conférences. Il y en a pour tous les centres d’intérêt; on y parle des questions d’inégalité sociale, de la transformation de nos villes, du développement de nos régions ainsi que d’entrepreneuriat social. Bref, il s’agit d’éduquer les jeunes citoyens et citoyennes, soit un public composé essentiellement des 15 à 35 ans, sur ces enjeux contemporains afin qu’ils puissent exprimer leur point de vue, proposer des pistes de solutions et prendre part à l’édification d’une société plus équitable et durable. Fréquemment, plusieurs idées n’aboutissent malheureusement pas, en dépit de l’impact qu’elles pourraient avoir sur nos vies au quotidien. Pour briser cette réalité, à l’École d’été de l’INM, on réfléchit au changement, mais bien plus encore, on côtoie des personnalités venant de tous les horizons et qui ont eu l’audace d’accomplir leurs ambitions les plus inusitées, afin que nous puissions franchir le cap du statu quo et d’avoir le courage de passer aux actes. Les activités, organisées tout au long des trois jours, permettent de revisiter en profondeur chacun des enjeux sous forme de présentations et de conférences dans le but d’élaborer, à l’issue d’une période de discussion en petits groupes, des pistes de solution et des recommandations. Loin de ce que pourraient penser certains, les activités ne se font pas dans un cadre magistral. L’ambiance est plutôt à l’échange, à l’interaction, afin que chacune et chacun puisse faire valoir son point de vue. La parole s’y échange librement et en tout respect.
Globalement, les activités sont assez distinctes, mais convergent vers un point commun qui est l’essence même de l’INM : comment faire de nos sociétés un meilleur environnement pour tous, et comment faire de nous de meilleurs citoyens et citoyennes, plus engagés, mieux informés et mieux outillés pour relever concrètement les défis socio-économiques, politiques et environnementaux auxquels sont confrontés nos sociétés.
Les systèmes de gouvernance qui régissent les sociétés dans lesquelles nous vivons, le Canada en l’occurrence, et le Québec en particulier, ne peuvent être figés dans le temps. Certes il y a des fondements inaliénables, mais la participation citoyenne, au quotidien, permet de maintenir le lien avec nos élus actif, afin d’orienter les politiques publiques, et non les subir, et de façonner à notre image les espaces communs que nous partageons en tant que citoyens et citoyennes.
La question que vous devez sans doute vous poser, en parcourant ces lignes, est la suivante : quelle est la place des ingénieurs et futurs ingénieurs dans cet événement hors du commun qu’est l’École d’été de l’INM? D’une part, les ingénieurs sont des citoyens à part entière, et d’une autre part, leur expertise contribue à matérialiser les idées, soit le moteur du progrès économique et social de nos sociétés. Ainsi, prendre conscience de la dimension de l’interdépendance de chacune des facettes de nos sociétés permet de proposer des solutions économiquement et socialement viables en tout respect de notre environnement.
L’École d’été de l’INM s’est clôturée en toute originalité par une activité intitulée « Le moulin à paroles ». À tour de rôle, plusieurs plaidoyers en faveur des résolutions et recommandations issues des différents ateliers ont été proclamés haut et fort en présence d’un bon nombre de personnalités publiques qui ont également, à leur tour, eu l’opportunité de saisir le micro pour partager leur vision de ce à quoi devrait ressembler la société d’aujourd’hui et de demain. Un des plaidoyers en faveur de la conversion de l’hôtel Dieu de Montréal en coopérative d’habitation intergénérationnelle a déjà eu l’attention de Madame Hélène Laverdière, député de la circonscription de Laurier-Sainte-Marie.
Ainsi, comme je le mentionnais au début de mon texte, je pense en fin de compte que la classe politique, les médias, les experts et expertes, ainsi que les citoyens et citoyennes, forment un ensemble hétérogène qui se complète dans lequel chacun des acteurs devrait jouer son rôle sans miner les actions de l’autre. Ainsi, le changement commence par apprendre à se parler et à s’écouter pour convaincre l’autre. En d’autres mots, comme le dirait Monsieur Michel Venne, DG de l’INM, « convaincre, c’est l’art de vaincre ensemble ».