Des stages de recherche au premier cycle!
Dans l’industrie aéronautique, la sécurité est un enjeu primordial. Dans cette optique, des travaux méthodiques de maintenance et de prévention sont régulièrement requis. Ces inspections sont généralement longues et coûteuses. L’industrie est ainsi constamment à la recherche de procédés innovants afin de réduire le temps d’investigation, le temps de traitement des défaillances, et, ultimement, la fréquence des inspections. Actuellement, l’usage est de se conformer à des plans de maintenance planifiés, mais une approche plus interventionniste est de plus en plus préconisée. Cette dernière se nomme la « surveillance de l’état des structures ». Cette technique consiste à continuellement analyser une structure afin de détecter ou de surveiller différentes défaillances avec des méthodes non invasives. Ces inspections sont généralement rapides et efficaces. Elles ont pour but de planifier une intervention seulement lorsque c’est opportun ou absolument nécessaire.
Dans les domaines aussi pointus que l’analyse non destructive, la recherche universitaire devient très intéressante. Elle permet de repousser sans cesse la connaissance et, par le fait même, forme des spécialistes très utiles à l’industrie, capables d’utiliser, de comprendre et d’améliorer ses techniques. J’ai bénéficié à deux reprises de bourses de recherche de 1er cycle (BRPC) offertes par le CRSNG. J’ai ainsi eu la chance de pouvoir effectuer deux stages en milieu de recherche universitaire à l’ÉTS avec le professeur Pierre Bélanger au laboratoire en dynamique des machines, des structures et des procédés, Dynamo. Ces expériences ont littéralement changé ma vie. Elles m’ont donné un but à atteindre tout au long de mes études et une motivation supplémentaire à exceller.
Pour moi, le déclic s’est passé au début de mon premier stage. Je travaillais avec un doctorant qui avait besoin d’obtenir le résultat d’une mesure à haute température — je vous passe les détails. Finalement, après un mois de travail acharné, nous avons réussi à obtenir ce que nous désirions. Nous avions devant les yeux quelque chose que personne d’autre au monde n’avait réussi à obtenir. Ce n’était pas la réponse à un problème de physique quelconque, mais bien le fruit de plusieurs semaines d’essais-erreurs. C’est très gratifiant d’être le premier à observer quelque chose d’unique au monde. Ce sentiment d’accomplissement est incroyable et représente un moment tournant dans ma vie.
Cela étant dit, il n’y a pas que des découvertes incroyables dans la vie d’un chercheur. Mon travail consiste notamment à effectuer des simulations avec différents logiciels et à calculer des comportements de propagation d’ondes. La majeure partie se fait par de la programmation sur Matlab et Python. Au jour le jour, je constate que mes activités de recherche facilitent grandement mon apprentissage. En effet, souvent, je mets en œuvre des notions de cours que je n’imaginais jamais utiliser. Mais aussi, j’apprends les prémisses pour des notions à venir dans mon cheminement. De plus, les connaissances que j’utilise en recherche consolident mes acquis des cours passés. Mais aussi, j’acquiers des notions plus avancées qui font que, quand je commence de nouveaux cours, je peux me concentrer sur ce qui est nouveau. De plus, le milieu de la recherche force à acquérir une rigueur scientifique, ce qui donne un gros avantage dans l’exécution des laboratoires et la rédaction des rapports. Ces derniers me demandent souvent moins d’efforts, sont complets et professionnels. De plus, vu la proximité physique avec l’école, il est facile de suivre un cours pendant le stage, ce qui peut accélérer le cheminement.
Étant étudiant chercheur, je ne peux me résoudre à arrêter ma formation universitaire au premier cycle. Je suis actuellement en demande de financement pour effectuer la passerelle bac-maîtrise de l’ÉTS à l’automne 2018. Cette passerelle permet de commencer une maîtrise avant d’avoir fini son baccalauréat et d’accélérer l’obtention du diplôme de deuxième cycle de huit mois. L’objectif de ma maîtrise sera d’approfondir mes connaissances et d’en retirer un savoir professionnel applicable au contrôle non destructif, plus précisément, à l’imagerie par ultrasons. Je suis également enthousiaste à l’idée d’avoir de nombreux échanges avec la communauté scientifique du milieu. Après ma maîtrise, j’envisage fortement la poursuite au doctorat pour ultimement devenir professeur ou chercheur dans un centre de recherche national.
Pour finir, il est vrai que le travail de chercheur est en majorité un travail solitaire qui se passe essentiellement entre un étudiant et son superviseur. Par contre, il est très important d’accorder de l’importance aux échanges sociaux. En effet, j’ai la chance de faire partie intégrante de la meilleure équipe de laboratoire que je connaisse. Ce sentiment d’appartenance est tellement important pour moi que j’en tire la majeure partie de ma motivation au jour le jour. Il y règne un esprit de fraternité et de collaboration, ce qui favorise grandement les échanges de connaissances.