Traditionnellement, je m’assois dans la deuxième rangée. Plus près, j’ai l’impression d’obstruer la vision de toute la classe et plus loin je suis complètement distrait par les quelques écrans de mes collègues qui se divertissent à cause du au manque de stimulation que leur procure l’enseignement.

Je sors de ma torpeur à nouveau, car l’enseignant vient tout juste de nous reposer une question… Comme à l’habitude, c’est le silence total. C’est normal, plus de la moitié de la classe n’a même pas écouté la question et ceux qui l’ont entendue et qui en connaissent la solution sont beaucoup trop gênés pour y répondre. Et puis, ce serait terrible de donner une mauvaise réponse devant toute cette classe. Comme le silence est trop malaisant, je décide de me lancer, encore une fois. Malheureusement, ce n’est pas la réponse que l’enseignant attendait, mais ça l’emmène à nous parler d’une expérience personnelle. Soudainement, grâce à cette intervention maladroite, la dynamique de classe change. Je le sais, car j’entends des voix, loin derrière moi, celles des joueurs qui ont décidé de rentabiliser leur investissement en frais de scolarité. Finalement, ce cours voué à être ennuyeux s’est avéré absolument intéressant puisqu’une erreur a laissé place à une interaction.

Depuis, avec l’aide de quelques complices, j’ai testé si la participation en classe a pour effet de dynamiser l’approche magistrale et de provoquer la fermeture de quelques écrans. Nul besoin de vous convaincre des résultats de notre expérience peu scientifique, ce n’est qu’une conclusion intuitive. Les enseignants « lecteurs de diapositives » se voient contraints d’enseigner des notions qui ne sont pas écrites derrière eux et les surfeurs du web sont piqués au vif parce que certains s’intéressent à quelque chose qui, pour eux, semble fade.

J’écris cet article pour sonner la cloche aux gênés. Sachez que vos interventions, bonnes ou mauvaises, seraient grandement appréciées. De plus, les autres étudiants vous identifieront dès lors comme des personnes à l’écoute et intéressées. Vous trouverez certainement une équipe plus facilement lors des prochains projets scolaires. Et pour ceux qui trouvent la matière facile à s’en tourner les pouces, partager à voix haute ses connaissances lors des questions ouvertes, je peux vous assurer que c’est stimulant.

J’aimerais conclure mon article avec un échange. Je vous propose une meilleure compréhension de la matière, des lettres de recommandation sincères, un contact réel avec les chargés de cours et les autres étudiants de votre classe ainsi qu’un meilleur résultat à votre prochaine évaluation. De votre côté, armez-vous de volonté pour la prochaine semaine et suivez la formule suivante :

• écrans dans le sac à dos (de toute façon les notes électroniques ne sont jamais permises aux examens);
• contact visuel avec l’enseignant pour lui rappeler qu’il est responsable d’un spectacle à l’avant;
• intervention au moindre questionnement personnel légitime.

Vous constaterez rapidement que vos cours ne sont plus aussi ennuyants et que cette attitude à un effet d’entraînement surprenant!