L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Le Combat

Mars 2020 » Opinions » Par Afraa Nasri, étudiant de génie de la production automatisée

Elle ne voulait croiser personne, elle ne voulait saluer, sourire à personne ou même regarder dans leurs yeux.

Elle détestait quand ils disaient de bonnes choses sur elle, le fait d'écouter qu'elle était une fille parfaite, agréable et trop calme la mettait en colère et la rendait de plus en plus désespérée, elle sentait que ces yeux était la cause de l'obscurité dont elle vivait.

C'est vrai qu'elle semblait  calme de l’extérieur, les apparences trompeuses, personne ne savait ce qu'il y a à l'intérieur, nous pouvons dire des combats, des débats entre plusieurs personnes .

Une guerre entre l'obscurité et la luminosité, l'espoir et le désespoir, le bien et le mal. Une souffrance entre elle et elle seule.

Elle s'éloignait des gens, elle restait à domicile en cherchant la paix intérieure, la paix définitive.

Elle essayait de se tenir occupée afin de taire les voix intérieures en faisant la cuisine, en lisant un roman ou en regardant la télévision.

Jour après jour, elle s'ennuyait, elle détestait l'heure du lever et du coucher du soleil, ça lui  rappelait la routine quotidienne qui tue la créativité, qui tue la jeunesse. Ça lui rappelait le temps qui passe sans aucune raison, sans but.

Elle passait des nuits à regarder le toit de sa chambre, sans décoration, sans couleur, sans vie, juste un blanc cassé pâle comme son visage. Elle laissait les voix intérieures se disputer entre elles afin d’obtenir une solution, afin de faire un point.

Un jour, elle décida de changer sa vie, elle s'habilla bien  et se dirigea vers un endroit inconnu. Elle voulait juste marcher, voir la vie en couleur, écouter les rires d'enfants jouant entre eux, sentir l'air frais et les rayons du soleil de la matinée.

Elle voulait même se rencontrer, croiser des gens qu'elle avait connus pour tomber dans ce qu'elle craignait, pour échanger un sourire et discuter. Elle voulait sortir du cercle qu'elle avait dessiné autour d'elle, sortir de ses limites.

Effectivement, c’était fait, elle avait réussi à dépasser les épines et l'inquiétude se transforma en tranquillité. C'était un vrai bonheur pour elle, comme si c'était la première fois qu'elle était sorti dans le monde extérieur, comme un condamné qui venait de sortir de prison après y avoir passé des années.

Jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, elle s'est guérie, la luminosité domina l'obscurité jusqu'à sa disparition totale.

Au cours de ce combat, nous pouvons dire auto-psycho-traitement, elle a constaté que nous sommes ce que nous pensons, que l'esprit affecte la biologie. Alors elle essaya de changer le regard qu'elle posait sur les choses autour d’elle, elle essaya de bien ouvrir ses yeux afin de voir clairement ces choses.

Quand elle souffrait, elle pensait que le bonheur c'est d'avoir et de réaliser certaines choses, c'est vrai que d’atteindre un but nous rend fiers, satisfaits, heureux...

Mais cette sensation ne dure pas longtemps, ce qui a une longue durée, c’est la route vers cet objectif. Donc, il faut s'amuser, sentir la joie en réalisant ce projet.

Nous devons savoir également que le bonheur existe dans les petits détails comme sentir l'odeur d'un plat délicieux dans le four, écouter la voix de ceux qu'on aime, passer une nuit d'été sous les étoiles avec nos proches,etc.

Le bonheur, c'est le partage et ces moments partagés qui restent collés dans la mémoire et qui donnent le goût à la vie et à notre existence. Le reste, comme avoir certaines choses, est  seulement moyens et non pas des buts.