L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

¡ Hola de Bolivia !

Septembre 2013 » Voyages » Par Médéric Lafleur, étudiant de génie mécanique, voyageur à temps partiel

J’ai eu la chance cet été, à l’aide d’une recherche personnelle, de me trouver un stage à l’étranger. J’ai passé les quatre derniers mois dans un minuscule village agricole, au cœur de la Bolivie, dans une usine de préparation d’origan pour exportation mondiale. Ici, le pays commence seulement à travailler avec des machines, car, le salaire minimum étant trop bas il y a 10 ans, il était plus rentable de payer des gens pour la journée que d’acheter de la machinerie.

Premièrement, il y a les anecdotes. Lorsque l’on se retrouve à l’autre bout de la planète, le choc culturel est assez intense. On vous aura averti que la Bolivie est la Capitale mondiale de la feuille de Coca, mais vous ne savez point que tous les gens en région en mâchent, tous les jours, tout le temps. Encore mieux que cela, lorsqu’ils mâchent lesdites feuilles, il en trempe la plupart dans une poudre blanche qu’il s’amuse à appeler la Pura Blanca. Ce n’est que lorsque l’espagnol me revient et que j’entends un peu plus la situation autour de moi que je réalise que malgré tout, ce n’est que du bicarbonate de sourdre, mélange utilisé pour évacuer les molécules de la feuille afin que l’effet soit plus intense. C’est toujours moins pire que de croire que c’était de la cocaïne pure. Franchement, ils sont beaucoup plus fermés sur les drogues que la population québécoise. Pour ceux qui se questionnent sur les effets de mâcher de la Coca, imaginez-vous votre premier café avec, en plus, un engourdissement de votre bouche. Et le 10e qui ne fait plus rien d’apparent, sauf vous garder éveillé!

Ensuite, il y a l’expérience de travail. Oubliez tout ce que vous avez vécu dans votre vie comme stage ou expérience. Ici, vous êtes l’expert. Vos dessins sont parfaits et sont fabriqués dans les deux semaines suivantes. Toutes vos idées sont possibles. Le rôle que l’on vous a assigné est vague. Améliorer les conditions de travail, optimiser l’usine. Vous avez carte blanche : un budget presque illimité, quatre soudeurs à votre disposition et aucun autre matériel que du fer brut. Planche, tube et profilés en « L » sans jamais avoir la bonne grosseur. Vous devez simplement innover avec les moyens du pays et concevoir librement avec vos connaissances accumulées. Personnellement, c’était le stage rêvé.

J’écris cela aujourd’hui pour partager un peu de mon expérience afin d’en motiver certains à vouloir vivre quelque chose de similaire. Le service de l’enseignement coopératif (communément appelé le service des stages) offre actuellement peu de stages à l’étranger, mais tout fonctionne à la demande. Il est très simple et rapide de pousser le service des stages à offrir plus d’offres internationales. Cela leur donnera une petite tape dans le dos afin qu’ils nous aident un peu. Sinon, faites une recherche personnelle, il n’est pas trop compliqué de vendre votre talent à prix de stagiaire sachant que vous ferez probablement le même travail qu’un ingénieur.

Bonne chance dans vos recherches et bon voyage à tous ceux qui vivront cette expérience!