L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

CNRC : kezako?!

Février 2019 » Technologie » Par Razia Chaouch

Image pour CNRC : kezako?!
 
Technicien préparant une expérience de surfaçage au laser
Photo par CNRC

Quatre lettres qui veulent tout dire et ne rien dire. Tout dépend des gens à qui on s’adresse. À la session de l’hiver 2016, je suivais le cours de GTS620 – Biomatériaux pour dispositifs médicaux. C’est dans le cadre de ce cours que j’ai eu un premier contact avec le Conseil national de recherches du Canada, ou CNRC. Quelques sessions plus tard, j’y réalisais mon stage III. Mais cela ne répond toujours pas à la question.

Il s’agit d’un centre de recherches. Mais il y en a beaucoup, des centres de recherches au Canada, me diras-tu. C’est vrai. Le CNRC est l’homologue du CNRS en France, du CNR en Italie ou du Deutsche Forschungsgemeinschaft. En 1916, le gouvernement fédéral forme ce conseil de recherches, avec pour but de conseiller le gouvernement. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le CNRC mène ses propres recherches et propulse le Canada sur le devant de la scène du domaine de la recherche. Les missions du CNRC concernent autant la recherche fondamentale que la recherche appliquée. Chaque site avait sa propre spécialisation. Par exemple, le site de Boucherville était l’Institut des matériaux industriels, et celui d’Ottawa était spécialisé en aérospatiale. Cependant, en 2013, les activités se diversifient dans les différents centres et la recherche appliquée prend le pas sur la recherche fondamentale dans le but de générer plus de revenus.

Aujourd’hui, le CNRC compte 22 sites comprenant 173 immeubles, où travaillent 3 700 scientifiques. Parmi ces scientifiques, on retrouve des ingénieurs, des chercheurs et des agents techniques. Depuis 2016, les partenariats à l’international reprennent ainsi qu’avec les universités et collèges. En 2018, l’ensemble des sites travaillent avec 288 PME, 1 000 entreprises (recherche et développement), 152 hôpitaux, 72 universités et collèges, 34 organismes fédéraux, 39 gouvernements provinciaux et municipaux et 36 pays[1].

Mais que fait-on à Boucherville? Après avoir été l’Institut des matériaux industriels pendant plus de 20 ans, le site de Boucherville est devenu le Centre de recherches sur l’automobile et les transports de surface. De l’électrification des véhicules à l’allègement des véhicules en passant par la fabrication additive et technologies de surface, le centre tente d’être une figure de proue dans le domaine de la recherche automobile. En plus des petits laboratoires de recherches, l’édifice de Boucherville comporte également un laboratoire grande échelle, ou LGE. Dans ce « laboratoire », des machines semi-industrielles permettent de reproduire ce qui a été élaboré à petite échelle afin de démontrer la faisabilité en industrie et de mieux comprendre les défis rencontrés dans le monde réel.

Pour ma part, fraîchement diplômée de l’ÉTS, mon baccalauréat en génie mécanique en poche, j’ai décidé de continuer l’aventure avec mon équipe. Je travaille dans l’équipe « Matériaux pour technologies énergétiques ». En d’autres termes, nous tentons d’améliorer les performances des batteries Li-ion et des piles à combustible pour les véhicules électriques. En améliorant ces performances et en développant de nouveaux matériaux, nous avons pour objectif de réduire les coûts des technologies impliquées dans la conception d’une voiture électrique et rendre ce type de transport plus abordable pour le particulier, mais aussi pour l’industrie. Notre tout dernier projet va permettre de tester ces matériaux. En effet, le centre a investi dans une ligne de prototypage de batterie afin de tester nos batteries, définir des standards et tester les batteries produites par les entreprises du secteur qui voudraient évaluer leurs performances.

Finalement, pour moi le CNRC c’est le juste milieu entre l’industrie et la recherche fondamentale. Tu fais partie d’une organisation au rayonnement international, qui s’étend à travers le Canada, mais la créativité a toujours sa place dans ton travail de tous les jours. Travailler pour l’industrie, tout en faisant de la recherche : pour moi, c’était parfait. En plus, les membres de mon équipe sont vraiment agréables et j’en apprends tous les jours avec eux, et l’on rit beaucoup. Parce que le CNRC, c’est aussi un milieu convivial et stimulant, où tout le monde essaie de pousser les limites de ses connaissances.

Si jamais ce petit article t’a donné envie d’en savoir plus, sache que des stages sont toujours disponibles.

[1]Rapport annuel du CNRC 2017-2018, CNRC bit.ly/2G3v8vX

 
Laboratoire Grande Échelle lors des portes ouvertes du centre de Boucherville, mai 2017
Photo par CNRC