Le 17 octobre dernier, les membres de l’Association étudiante de l’ÉTS (AÉÉTS) ont adopté une résolution visant à rémunérer son conseil exécutif (CE). Cette décision était contestable à de nombreux égards, et cela a été abordé dans l’article Éluder la démocratie[1], publié dans l’édition précédente de L’Heuristique.

Cette rémunération, soit 1 500 $ par session pour chaque exécutant(e), devrait entrer en vigueur dès la session en cours. Selon le proposeur de cette motion, cela aurait pour but d’aider au recrutement. Pourtant, il y a aujourd’hui plus de postes vacants, au sein du CE, qu’avant la prise de cette décision. Pire, un des postes est désormais comblé par un non-membre, soit celui de président.

En effet, le 12 décembre dernier, le conseil d’administration (CA) a résolu de prolonger le mandat de son président jusqu’à la fin de la session d’hiver, et ce, sans tenir d’élections. Le principal intéressé, Vincent Larouche, a gradué huit jours plus tard. Ce faisant, il a perdu son statut de membre de l’Association et, donc, son poste de président.

C’est pour le moins ce qui aurait dû arriver, si l’on se fie à l’article I-A-2 du règlement. D’une part, pour être membre, l’étudiant(e) ne doit pas avoir complété le programme pour lequel elle ou il est inscrit. D’autre part, l’étudiant(e) doit avoir payé sa cotisation de 35 $ par session. Contacté à cet effet, un représentant de l’AÉÉTS a confirmé que le président avait payé cette somme à l’Association.

En prolongeant un mandat arrivé à échéance, le CA a aussi contrevenu aux articles I-B-2, I-B-3.2, I-B-5, I-B-12, II-19.1, III-2.4, et IV-12.4 du règlement, sans s’y limiter[2]. En consultant le procès-verbal de l’assemblée du 12 décembre 2018, on découvre que le CA était conscient de contrevenir au règlement, pour le moins en ce qui a trait à l’article I-A-2. La proposition mandatait d’ailleurs le CE de proposer des modifications au règlement afin de le conformer à leur décision.

Après discussions, le CA a adopté cette résolution de façon unanime[3]. Celle-ci exigeait aussi que les membres soient informés de la décision par courriel. Il a toutefois fallu attendre jusqu’au 16 janvier, soit plus d’un mois après son adoption, pour que l’Association informe ses membres de cette décision. Cet envoi faisait suite à la publication d’un Spotted à cet effet, de même qu’aux démarches de L’Heuristique visant à obtenir des informations à ce sujet.

En somme, les élu(e)s de l’AÉÉTS ont donc prétexté l’urgence pour octroyer un salaire à leurs exécutant(e)s, puis l’importance de la présidence pour élire un non-membre à ce poste. Pourtant, l’AÉÉTS n’a pas déclenché un scrutin concernant ce poste. De surcroît, ledit président était en voyage au Panama du 11 janvier au 30 janvier. Il se sera donc absenté pour près du quart de la prolongation de son mandat. Contactée à cet effet, l’Association n’a pas été en mesure de répondre aux demandes de L’Heuristique, à savoir si le président allait refuser son salaire de 1 500 $.

« Vincent Larouche [est] en train de préparer le comité exécutif pour la prochaine administration » - AÉÉTS

Déclenchement des élections générales

Le 21 janvier dernier, l’AÉÉTS a déclenché ses élections hivernales, lesquelles se termineront le 18 février prochain. À moins d’un revirement de situation, chaque élu(e) à un poste du CE recevra un salaire de 4 500 $ pour le mandat 2019-2020. Les membres de l’AÉÉTS peuvent poser leur candidature à l’adresse  suivante : bit.ly/2B3iklo.

Il est à noter que, lors des élections automnales, plusieurs membres n’avaient pas reçu leur bulletin de vote. L’Association n’a jamais fait suite aux plaintes déposées à cet effet. Le taux de participation, pour ces élections, avait d’ailleurs atteint un creux historique en s’établissant à 3,1 %, dont un tiers d’abstentions et de votes invalides.

[1] Éluder la démocratie, L’Heuristique lheuristique.ca/article.php?id=454

[2] Charte de l’AÉÉTS aeets.com/documents/documentation

[3] Résolution CA-2018-12-12_39_002S-5.1 pastebin.com/HhhFFfpe