L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

L’ÉTS a un nouveau directeur général

Mai 2014 » Campus » Par Félix Cloutier, étudiant de génie logiciel, rédacteur en chef de L’Heuristique

Vendredi le 25 avril, le secrétaire général de l’ÉTS a convié les médias à l’investiture de Pierre Dumouchel, le nouveau directeur général de l’établissement. En la présence du président de l’OIQ, de la présidente de l’UQ, de plusieurs représentants et représantantes des instances de l’ÉTS, de partenaires industriels et d’un quatuor de violons, M. Dumouchel a livré en discours ses ambitions pour l’ÉTS. Au cœur de ses engagements : « placer les étudiants au cœur des décisions pour faire de l’ÉTS une université de calibre mondial. »

Le 15 avril dernier, j’ai eu l’honneur d’occuper une case de son horaire chargé pour entendre et relayer aux étudiants et étudiantes sa vision de l’École.

Tout d’abord, un peu d’histoire sur le personnage : avant de devenir gestionnaire, M. Dumouchel a été chercheur à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et au Centre de recherche informatique de Montréal (CRIM) en reconnaissance de la voix. Certains d’entre vous se souviendront également du professeur Dumouchel, qui, avant d’être directeur du département de génie logiciel, est devenu professeur à l’ÉTS en conservant un poste de vice-président au CRIM. Il a également été le fondateur de la maîtrise en technologies de l’information qui s’offre à l’intérieur de nos murs.

Notre nouveau DG se décrit comme un passionné et un analyste, qui préfère les actions aux paroles et qui mettra toute son énergie au service de l’établissement. Si M. Dumouchel a lancé sa candidature pour être directeur général de l’ÉTS, c’est parce qu’il s’est senti à la croisée des chemins : alors qu’il était à cheval entre la gestion et la recherche avec ses postes de directeur de département et de chercheur au CRIM, il a senti qu’il devait faire un choix entre seulement la gestion ou seulement la recherche. C’est ainsi qu’il a lancé sa candidature pour être DG de l’École, parmi une quinzaine de compétiteurs, et qu’il a été choisi.

M. Dumouchel espère faire de l’ÉTS une « université de calibre mondial », un thème définitivement populaire pour nos établissements québécois. Pour réussir à ce chapitre, il espère mettre en place un certain nombre de nouveaux programmes pour conserver la réputation du baccalauréat de l’établissement et rehausser la reconnaissance des programmes des cycles supérieurs.

Spécialement mentionnées furent l’idée d’un pont bac-maîtrise ultra-rapide et l’embauche de deux conseillers ou conseillères au SEC tournés vers le reste du Canada et les États-Unis. Le pont ultrarapide permettrait à des étudiants et étudiantes au bac de faire davantage de travail également reconnu à la maîtrise : avec un stage dans une équipe de recherche à l’ÉTS et le maximum de cours de maîtrise en fin de bac, on espère que les étudiants bénéficiaires puissent terminer leur maîtrise après seulement un an d’études supplémentaires.

La mission de l’ÉTS étant de contribuer au développement socio-économique du Québec, il n’est pas surprenant de savoir que l’École se tient près des entreprises et compte sur leur appui. « Les astres sont en train de s’aligner, » indique-t-il. Plusieurs analystes disent que les entreprises doivent renforcer leurs liens avec le domaine académique; Denis Coderre dit que Montréal doit devenir une « ville intelligente; » et l’ÉTS pourrait être au centre de l’exécution du « plan maritime » du nouveau gouvernement libéral; toutes des conditions favorables pour les liens entre l’industrie et notre établissement. Ceci dit, j’ai senti plus fortement que je l’imaginais une culture selon laquelle on traite l’éducation comme un bien marchandable et les diplômés et diplomées comme des produits; une vision dont je vous laisse le jugement, honorable lectorat.

M. Dumouchel est également conscient des problèmes auxquels l’ÉTS fait face. Par exemple, considérant la pénurie de salles de classe, la décision de cesser de réserver des locaux à l’UQAT aurait déjà été prise pour libérer cinq salles de classe, ce qui assurerait la pérennité de l’espace physique nécessaire à l’enseignement pour encore quelques années.

Et les clubs? « Vous êtes notre fierté, et une très bonne carte de visite, » nous confie-t-il. Il note aux passages que certains de nos clubs voyagent régulièrement à l’étranger et sont parmi les meilleurs au monde. Au-delà de l’innovation technologique, M. Dumouchel croit que le côté social des clubs permet aux étudiantes et étudiants impliqués d’obtenir une expérience collaborative précieuse.

Interrogé au sujet du R&D, le directeur général a exprimé certaines inquiétudes quant à la sécurité de l’événement. Il note que sept ambulances ont dû être appelées en secours et que quelques cas de drogue du viol ont été rapportés : jugeant la situation inacceptable, il demande aux organisateurs et organisatrices de présenter un plan de prévention et d’intervention plus solide pour la prochaine édition. Dans ses propres mots, « on ne dit pas non, mais on ne dit pas oui non plus. »

Au final, l’entrevue aura commencé un peu en retard et fini encore plus en retard : une réalité certainement représentative de l’horaire surchargé qui accompagne son titre. Les mandats de directeur général sont renouvelés aux cinq ans. Comme homme d’action, Pierre Dumouchel nous a invité à ne pas le croire sur parole quand il parle de ses objectifs, mais plutôt de décider par nous-même à la fin de son exercice : je lui souhaite donc cinq années de succès, pour lui et pour nous.

 
Pierre Dumouchel.
Photo offerte par le Service des communications.