L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Qu’est-ce qu’on a appris sur l’espace en 2019?

Janvier 2020 » Technologie » Par Dmitri Moskalik, étudiant de génie mécanique, responsable du montage, L'Heuristique

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Trou noir au centre de M87
The Event Horizon Telescope

Les découvertes spatiales sont nombreuses en 2019 et leurs impacts sont colossaux. Comme il est très difficile de nommer la meilleure découverte de 2019, je vous présente quelques faits saillants.

Le portrait du coeur de M87

En avril, la première photo du trou noir supermassif au centre de la galaxie elliptique M87 a été publiée par une équipe d'astronomes provenant des quatre coins du monde. Le projet a duré plus de dix ans et la photographie est le résultat d’une collaboration de huit sites d’observations autour du globe. Le trou noir est 6 milliards de fois plus massif que notre soleil et il est situé à 50 millions d’années-lumière de la Terre.

Un visiteur interstellaire

En août, un astronome amateur a découvert une comète paraissant anodine avec un télescope fabriqué par lui-même. Suite à l’analyse de la trajectoire de celle-ci, il a conclu que cet objet ne provenait pas de notre système solaire. Cet objet provient de la constellation de Cassipée. Suite à la confirmation de la trajectoire par la NASA, la comète 2I/Borisov est devenue officiellement le deuxième objet interstellaire répertorié à pivoter autour du soleil. Le télescope spatial Hubble a réussi à suivre la trace de cette comète et prendre quelques photos alors qu’elle était au plus près du soleil.

Vénus habitable?

En décembre, le résultat d’une simulation réalisée par une équipe américaine a conclu que Vénus aurait été habitable pendant près de 3 milliards d’années. De nos jours, la température à la surface de cette planète est de 462 °C. Il semblerait qu’il y a 700 ou 750 millions d’années Vénus a souffert d’un événement cataclysmique qui a provoqué un rejet massif de CO2 dans l’atmosphère. Ceci aurait conduit à un effet de serre majeur. Avant cet évènement, la température au sol se situait entre 20 et 50 °C et il y avait de l’eau liquide sur cette planète.

Le coeur de Mercure

En mars, suite à une analyse approfondie des données gravitationnelles recueillies par la sonde MESSENGER (MErcury Surface, Space ENvironment, GEochemistry, and Ranging) entre 2011 et 2015, les scientifiques de la NASA ont découvert une preuve concrète que le noyau de Mercure est composé d’un centre solide avec une couche extérieure liquide. Plus étonnant encore, le noyau de la Terre et de Mercure ont pratiquement la même taille. Le noyau de Mercure a cependant été refroidi plus rapidement que le noyau de la Terre. La partie solide du coeur de Mercure occupe près de la moitié du noyau total. En revanche, la partie solide du coeur de la Terre occupe seulement le tiers. Mercure procure donc des indices sur l’évolution possible du noyau de la Terre ainsi que l’impact du refroidissement sur le champ magnétique de la planète.

La seule planète habitée par des robots

Ce titre appartient au voisin spatial de la Terre, Mars. À la fin de 2019, seulement deux objets artificiels sont en fonction sur la surface de cette planète : la sonde InSight et l’astromobile Curiosity. En février, la NASA a annoncé la fin de la mission de l’astromobile Opportunity. Ce robot a passé plus de 14 ans à étudier la géologie martienne et il a parcouru plus de 45 km. La NASA a perdu le lien avec l’astromobile en 2018 alors que celle-ci était prise au milieu d’une tempête de sable. Après plus de 250 tentatives de recontacter Opportunity, la mission a été officiellement déclarée terminée.

À la recherche d’exoplanètes

Le satellite chasseur d’exoplanètes TESS (Transiting Exoplanet Survey Satellite) de la NASA et du MIT a été très actif en 2019. À la veille de la nouvelle décennie, ce satellite a confirmé l'existence de 37 exoplanètes et a découvert plus de 2500 candidats à ce titre. Dans la liste, on retrouve quelques particularités comme une planète ayant la même densité que l’eau pure ou encore un « lava world » connue comme LHS 3844b où il fait 770 °C à la surface. Le satellite a complété le balayage de l’hémisphère céleste nord et poursuit la partie sud.

 
La comète 2I/Borisov et une galaxie elliptique en arrière-plan
Hubble Space Telescope - NASA
 
Le noyau de Mercure
NASA
 
« Ma batterie est faible et il fait nuit? »
Joshua Carroll - Twitter
 
Illustration de LHS 3844b «lava world»
NASA
 
Illustration de Vénus
NASA