L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Imprimante 3D : Promesse d’avenir!

Novembre 2013 » Technologie » Par Chloé Tousignant, création 3D à l'UQAT au campus de l'ÉTS

Cette nouvelle technologie du moment éveille les esprits et en fait rêver plusieurs. Un rêve enfin devenu réalité, du moins bientôt une réalité, pour le consommateur moyen.

La compagnie Markerbot est l’un des leaders de l’impression 3D. Son imprimante 3D MarkerBot Replicator 2 se vend au prix de 2 199 $. Ceci n’inclut malheureusement pas la matière nécessaire à l’impression, laquelle peut être coûteuse. La précision des pièces imprimées est très bonne pour une imprimante à si bas prix, mais en y jetant un coup d’œil plus attentif, on voit des encoches. En effet, s’il y a encore un défaut à l’imprimante 3D, c’est bien la résolution de la pièce. Pour comprendre ce problème, il faut d’abord comprendre comment fonctionne une imprimante 3D.

L’imprimante 3D est, de nos jours, capable de faire des formes complexes et avec de multiples cavités et, même, avec des éléments flottants. Par exemple, on peut fabriquer une sphère vide perforée de trous avec un carré flottant à l’intérieur. Cette prouesse est réussie grâce au système de fabrication additif de matériaux en couche.

L’objet est fabriqué du bas vers le haut; l’imprimante met une mince couche de produit tout en bas et continue à ajouter des couches de différentes formes et grosseurs pour produire l’objet final. Ainsi une pyramide se fabriquerait en premier par une couche carrée, sur laquelle seraient ajoutées d’autres couches carrées plus petites et ainsi de suite jusqu’à arriver à la pointe.

Qu’en est-il des objets flottants? Le problème des formes concaves a été pallié par la création d’une autre couche de matériel; une couche de matériel facilement jetable convenant au vide dans l’objet. Par exemple, si l’on fait une impression en métal, les vides seront remplis de cire que l’on fera fondre par la suite. L’impression sera nettoyée de son matériel inutile.

Cette méthode d’impression est la plus courante en ce moment, car elle permet d’être créatif et flexible, mais revenons à la résolution, différence la plus importante entre les compétiteurs sur le marché. Plus les couches de matériaux sont minces, plus la précision est grande et moins nous voyons les encoches dans l’objet imprimé. C’est le même fonctionnement que les vieux écrans : ceux-ci n’ont pas assez de résolution pour afficher une meilleure image. Dans ce cas-ci, l’imprimante n’est pas assez précise pour faire une meilleure qualité d’impression. Par contre plus l’objet a une haute définition, plus l’impression est longue. On parle de quelques heures, selon la grosseur et la complexité de l’objet, sans parler des spécifications du matériel.

Toutefois, est-ce que le problème de finition est vraiment un handicap pour l’imprimante 3D? Pas tout à fait, car même si les créations artistiques sont préférablement lisses, pour plusieurs utilisations d’ordre pratique, comme de la vaisselle (ça s’est fait!), la pixellisation n’entraîne aucune perte de qualité.

La sphère de l’entrepreneuriat s’est enflammée pour l’imprimante 3D. Plusieurs projets Kickstarter sont en cours et le financement et l’intérêt sont au rendez-vous. Pour ceux qui souhaiteraient avoir dans le futur une imprimante plus performante, la FORM1 promet d’avancer beaucoup dans le domaine. Parti d’un projet Kickstarter demandant 100 000 $, FORM1 a réussi à amasser presque 3 millions de dollars. Le projet va bon train et les imprimantes seront disponibles en février prochain, au prix de 3 299 $. Pour ceux qui n’ont pas l’esthétique à l’esprit, la Peachy Print (elle aussi projet de Kickstarter) est une imprimante que l’on assemble soi-même pour moins de 100 $! Mais attention, la résolution prend un sacré coup. Un autre projet propose une imprimante à deux têtes d’impression, ce qui signifie qu’on peut imprimer des objets avec deux matières différentes (autant au niveau des propriétés que de la couleur), ouvrant la possibilité à des objets plus esthétiques et plus polyvalents. Espérons que tous ces projets ne seront pas des flops comme la Ouya...!

 
La FORM1, petite révolution de précision.
Image © Formlabs
 
Meilleure impression faite sur la Peachy Print en développement.
Image © Peachy Printer