L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Belles expériences d’implication

Septembre 2018 » Vie étudiante » Par Agathe Mertz, étudiante de maîtrise

Image pour Belles expériences d’implication
 
Brock Environmental Center, Construit en Virginie, États-Unis, ce bâtiment joint des critères de résilience, de solaire passif, de net zéro eau, de net zéro déchet et les certifications LEED Platine et Living Building Challenge. Ainsi, il constitue l’un des édifices aux performances environnementales et sanitaires les plus élevées au monde — selon les normes du Conseil du bâtiment durable des É.-U. (USGBC) — le tout associé à une réflexion d’intégration urbaine. Cela peut être obtenu, et ensuite maintenu, par une conception réalisée sous différentes approches de durabilité, prenant en compte tout le cycle de vie du bâtiment, dont l’importante phase d’exploitation/utilisation.
Prakash Patel

Villes, bâtiments, communautés

Avez-vous déjà eu l’occasion de participer à des conférences rassemblant des professionnels de différents domaines, mais tous passionnés par un même sujet?

Prenons l’exemple de sujets tels que :

Développement — et évolution, à venir — de nos communautés, milieux de vie, bâtiments d’habitation, de travail et de loisirs, voire de la «ville» au sens plus large, le tout de manière pensée «durable» et transversale…

Ces enjeux semblent tous nous toucher, dans la mesure où plus de la moitié de la population vit dans les villes (60 % en 2030) (source : www.un.org, 2015) et où nous passons aujourd’hui plus de 80 % de notre temps dans des espaces clos (source : www.wellcertified.com, 2017).

Assister à un tel événement, c’est la chance que j’ai eue il y a quelques mois…

Présentement étudiante à la maîtrise en génie de l’environnement à l’ÉTS de Montréal, Québec, après avoir obtenu en France un baccalauréat en génie des systèmes urbains (urbanisme, génie civil), c’est par hasard que j’ai entendu parler d’une conférence de ce type.

Grâce au soutien du Fonds de développement durable de l’AÉÉTS (FDDAÉÉTS), j’ai pu me permettre d’y assister… pour découvrir.

Organisé par l’organisme du Conseil du bâtiment durable — Québec (CBDCa – Qc), qui depuis deux ans multiplie et diversifie ses activités, ce colloque s’est tenu à Montréal en janvier dernier.

Ainsi, leur but est d’associer différents acteurs œuvrant dans les milieux de la construction, notamment des bâtiments dits «écologiques» et de l’«environnement bâti» en général. Cela passe par la conception jusqu’à la construction et l’exploitation de ces éléments, et aussi par la prise en compte d’un développement, orienté de façon durable, écologique, rentable et saine des collectivités, de leurs milieux de vie, de travail et de loisirs.

Et les opportunités qu’ils offrent sont nombreuses.

Le premier colloque dont j’ai pu profiter s’intitulait Urbanisme durable et villes de Demain : les utopies mises à l’épreuve et s’est déroulé au Centre canadien d’architecture.

Il a été l’occasion de développer différents sujets, présentement brûlants et essentiels à prendre en compte — selon moi — vis-à-vis de l’avenir des villes et de nos logiques de fonctionnement, en passant par le transport et la planification urbanistique de nos lieux de vie.

Ainsi, les sujets concrets concernés étaient :

Plus de détails, ainsi que les présentations PPT sont disponibles à : http://batimentdurable.ca/activites-et-formations/colloque-urbanisme-durable-et-villes-de-demain-les-utopies-mises-a-lepreuve (https://bit.ly/2hSlDnM)

En découvrant concrètement ces divers aspects, cela a constitué pour moi le début d’une motivation plus grande d’étude de ces enjeux. Cela m’a aussi donné l’occasion de développer mon implication dans le domaine.

C’est alors que j’ai pu effectuer, au cours de ma maîtrise, un stage très pertinent dans cette continuité, au sein d’un cabinet d’architecture actif dans le domaine du développement durable appliqué aux bâtiments.

C’est dans le cadre de ce stage que j’ai été encouragée à assister à un deuxième colloque du CBDCa — Qc, intitulé Matériaux de la construction durable : le défi de la transparence, qui s’est déroulé au CR-CHUM.

Encore une fois, ma participation a été permise par l’appui du FDDAÉÉTS, que je remercie grandement.

Cet événement a été l’occasion de démontrer l’importance de la transparence concernant la composition et la provenance des matériaux de construction utilisés.

En effet, notons par exemple que «35 % des déchets d’enfouissement proviennent des activités de construction et de démolition» (source : batimentdurable.ca), ce qui constitue un impact environnemental conséquent. Mais notons également que ces matériaux utilisés le sont au sein de nos lieux de vie, tels que les tapis ou peintures qui se retrouvent dans nos pièces; leur qualité et composition (Composés organiques volatiles COV, composants cancérigènes, etc.) impacte alors directement notre santé.

Or, à ce jour, seuls peu de produits indiquent de manière claire ces informations nécessaires à l’identification de ces différents facteurs.

C’est alors que les nouvelles certifications environnementales de bâtiments, telles que LEED v4 ou Living Building Challenge (LBC), demandent de fournir les détails des produits, par notamment des «Déclarations environnementales de produit (DEP)». Cette démarche doit être initiée directement par les manufacturiers, qui fournissent ces matériaux.

C’est ainsi que le colloque a été l’occasion du lancement d’une «Initiative québécoise pour des matériaux de construction durables», lettre ouverte adressée à tous les manufacturiers alimentant les projets de construction au Québec. À ce jour, quinze firmes d’architectures l’ont signée; plus de détails à : http://batimentdurable.ca/initiative-quebecoise-pour-la-transparence-des-materiaux (https://bit.ly/2tUHRu5)

C’est alors que le CBDCa – Qc a aussi pour but de contribuer à l’engagement et à la participation active «de l’industrie, des gouvernements, et de soutenir les organismes en vue d’accélérer la construction et le développement durable au Québec». (source : batimentdurable.ca)

Ainsi, lors de ces deux colloques, j’ai eu l’occasion de découvrir plusieurs disciplines et champs d’études, ainsi que de rencontrer des professionnels du domaine. Cela me conduit aujourd’hui à un regard plus juste sur la réalité de notre monde, nos villes, notre contexte technologique et politique.

C’est avec plaisir que je m’implique depuis en tant que bénévole au sein du CBDCa — Qc.