L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Un nouveau pavillon pour le campus de l’ÉTS

Janvier 2020 » Campus » Par Jane Doe, maîtresse en architecture

Image pour Un nouveau pavillon pour le campus de l’ÉTS
 
Rendu des pavillon D et E
Image fournie par le service des communications, ÉTS

Suite à l’inauguration de la Maison des étudiants en 2015, le campus de l’ÉTS agrandit davantage son campus et se dote à présent d’un nouveau pavillon : le Pavillon D. En effet, avec plus de 11 000 étudiants en génie[1], l’ÉTS est un établissement en pleine expansion et son campus s’agrandit constamment. En effet, l’ÉTS admet plus d’étudiants en génie que toute autre université au Québec[1] et se voit contrainte de faire rapidement face à cette croissance.

Le site du nouveau pavillon, situé entre les rues Eleanor, William et Murray, se voulait à l’origine un parc. Une portion entre les deux bâtiments a gardé cependant cette vocation, incluant des bancs, des plantations et des stationnements pour vélos. La conception du nouveau pavillon par MSDL (Menkès Shooner Dagenais LeTourneux) s’apparente visiblement à celle de la Maison des étudiants, formant un ensemble complété par le nouvel espace végétalisé liant les rues Eleanor et Murray. Contrairement à la Maison des étudiants (ou pavillon E), qui comprend quelques commerces au rez-de-chaussée, le nouveau pavillon est exclusivement dédié à l’enseignement et aux activités d’associations étudiantes. Au sous-sol, un espace de casiers de rangement a été aménagé, ainsi qu’un accès souterrain liant les deux édifices.

Le hall d’entrée du Pavillon D accueille des prototypes réalisés par les étudiants, placés le long de la façade vitrée et visibles depuis l’extérieur ainsi que des trophées exposés dans l’espace d’accueil. Le reste du rez-de-chaussée consiste en divers ateliers de travail situés dans une zone à accès restreint réservée aux clubs étudiants. Dans l’espace d’accueil, un système automatisé de commande pour les ascenseurs permet de définir le nombre de passagers. Malheureusement, ce dispositif, bien que très avantageux, n’offre pas la possibilité de modifier le trajet en cours et de s’arrêter à un autre étage que celui défini sur le tableau de commande.

Dès l’arrivée la monumentalité de l’atrium qui se dresse sur toute la hauteur du bâtiment se fait sentir, le visiteur se retrouve attiré vers les étages supérieurs, accueillant au deuxième étage des salles de classe, une cuisinette pour les membres des associations, des salles de rencontres et des espaces d’étude. L’ensemble du mobilier sur mesure dans l’atrium est très adapté à l’espace, les tables incluant parfois des bancs intégrés. On remarque également la conception des « niches » d’étude au 3e étage offrant des espaces privés et individuels pouvant également accueillir des petits groupes de discussion. La répartition du mobilier, qui semblait peu judicieuse dans la Maison des étudiants, est ici très réussie et nombre d’espaces deviennent facilement appropriables par les utilisateurs. Seule exception : le mobilier du local D-2011 qui n’est pas adapté à l’utilisation du local. Des canapés entourés d’une sorte de niche, qui seraient plutôt destinés à être placés contre un mur, se retrouvent au milieu de la pièce et leur forme crée une séparation visuelle peu désirée avec le reste du local.

Au 2e étage, le local de l’Association étudiante comprend un espace d’accueil avec un bureau de secrétaire et une salle de rencontre accompagnée d’une cuisinette. À noter que le sens d’ouverture de la porte d’entrée depuis le couloir est manifestement en conflit avec le bureau de secrétaire qui se trouve derrière la porte, forçant les utilisateurs à emprunter une circulation peu naturelle. La circulation sur l’ensemble des étages se fait, tout comme pour le Pavillon E, de manière périphérique. Cet agencement rend la circulation très claire, mais prive toutefois les espaces de bureaux et les salles de classe de lumière naturelle. Il est à noter cependant que les salles de classe ont des proportions plus adaptées à leur usage que celles de la Maison des étudiants qui sont, elles, assez étroites et trop profondes. Il semble cependant que les locaux de toilette disponibles au 2e étage ne soient pas suffisants malgré l’achalandage dû à la présence des diverses associations et les étudiants se retrouvent visiblement souvent à devoir attendre. Quelques problèmes d’humidité persistent également dans ces locaux.

Le pavillon D se voit également doté d’une terrasse accessible, momentanément fermée d’ici la fin des travaux, qui deviendra un espace de rencontre donnant sur l’espace vert entre les deux édifices. Au toit vert de la Maison des étudiants s’ajoutera donc cet espace extérieur plus appropriable qui amènera l’activité et le dynamisme de la rue aux étages supérieurs.

Le couloir de circulation entre les deux pavillons ajoutera pour la première fois un espace vert tranquille et sécurisé au campus et au quartier de Griffintown. Les parcs sont en effet rares dans le quartier et la construction active du campus de l’ÉTS est une opportunité d’ajouter cet aspect à la trame urbaine environnante. La rue Barré, se prolongeant dans le même axe que ce nouveau parc continuant vers l’ouest, sera rendue piétonnière[2]. Le nouveau parc fait partie intégrante du quartier et des bancs en béton y ont été inclus en bordure des zones de plantation. Cet espace vert n’est malheureusement pas connecté de manière appropriée à la Maison des étudiants et on regrette le manque de circulation directe depuis ce pavillon, les utilisateurs passant en priorité par la rue Murray pour contourner l’édifice et accéder au parc.

Le Pavillon D, réalisé dans la foulée du pavillon E et qui avait un budget alloué de 42,5 M$ (en plus des travaux de décontamination)[3], marque la volonté de l’ÉTS de faire rayonner l’expansion et le prestige de son établissement. Les deux pavillons, ancrés autour d’un espace végétalisé, bien que plus petit qu’initialement prévu, commencent à marquer l’intégration de l’école à Griffintown. L’action de verdissement du campus ne s’arrête cependant pas là puisque la construction d’un autre parc est projetée sur le site de l’ancien Planétarium Dow dont l’ÉTS a fait l’acquisition en 2013[4]. Celui-ci qui accueillera un grand nombre de personnes et deviendra, en plus d’un élément phare de l’ÉTS, une contribution significative à la ville et au dynamisme du quartier.

[1] Construction d’un nouveau pavillon pour l’ÉTS bit.ly/39ESgMO
[2] Deux nouveaux parcs d’ici 2020 sur le site de l’ÉTS bit.ly/35jC68k 
[3] L'ÉTS sera agrandie au coût de 55 M$ bit.ly/36pVguE 
[4] Une nouvelle vie pour le Planétarium Dow bit.ly/39ySHIJ