L'Heuristique: Journal des étudiants de l'ÉTS

Cycloanecdotes d’automne

Janvier 2020 » Opinions » Par Félix-Antoine Tremblay, étudiant de maîtrise, responsable des communications, CRABE

Image pour Cycloanecdotes d’automne
 
Pris dans la neige
Photo par Nick Postorino, Flickr

La fausse neige : 11 décembre 2019

Ce midi, je devais participer à une séance de photo avec un fatbike sur le Mont-Royal. Faute de neige, nous sommes allés nous installer sous les canons à neige du lac des Castors! Après la séance, et puisque la température était sous le point de congélation, la neige (et la glace) est restée sur mon vélo, et sur moi.

Je suis redescendu en ville et, sur la rue Sherbrooke, alors que j’attendais à un feu rouge, une piétonne âgée me dévisageait sans gène. Après un instant, elle m’a lancé : « Ben voyons! D’où c’est que t’arrives comme ça? Y’a pas de neige! » Amusé, je lui ai répondu que j’étais sur la montagne, en la pointant du doigt.

Toujours aussi confuse, elle m’a dit qu’il n’y avait sûrement pas de neige là non plus. Lorsque je lui ai expliqué la cause : une séance photo sous les canons à neige, elle m’a regardé d’un air désapprobateur, alors qu’elle devait se dire que les « jeunes » étaient vraiment étranges de nos jours.

Le feu est passé au vert et nous nous sommes souhaité(e)s une bonne journée.

La vraie neige : 11 décembre 2019

En rentrant chez moi, vers 18 h, je remontais la rue Sherbrooke jusqu’à l’avenue du Parc. Une fois à l’intersection, j’ai été fort étonné par l’ampleur du trafic. C’était pare-chocs à pare-chocs jusqu’à l’avenue des Pins.

J’ai alors entrepris la difficile remontée du bouchon de circulation. Je devais changer de voie chaque autre véhicule, tellement les impatient(e)s étaient mal aligné(e)s. Rendu à l’avenue des Pins, j’ai compris le problème.

Les trois voies de l’avenue du Parc étaient bloquées par des véhicules incapables d’effectuer l’ascension de la faible pente dont la surface était glacée. Le sourire aux lèvres, j’ai aisément dépassé un véhicule pourtant dit « utilitaire sport », vaincu par de vulgaires millimètres de glace.

Je ne pouvais que m’imaginer l’état d’esprit de l’automobiliste frustré(e) par l’impuissance de son « gros char ». Il(le) devait se dire que les « maudit(e)s cyclistes » n’avaient pas leur place sur les routes, surtout pas en hiver! Parce que, ce n’est pas adapté pour ça...

Guerre dans les rues de la métropole, épisode n+1 : 1er octobre 2019

Il pleut et ça excite les chauffard(e)s. Les gens roulent vite. Les gens roulent mal. Je remonte difficilement les rues du centre-ville jusqu’à l’avenue du Parc. Malgré mon phare avant d’une puissance de 800 lumens, personne ne semble me voir, ce soir.

Naturellement, je prends la voie réservée. D’abord, il est passé 18 h 30. Ensuite, si la STM voulait vraiment améliorer la fluidité de ses autobus, ce sont les autobus privés qu’elle devrait faire interdire, pas les cyclistes.

C’est justement le conducteur d’un de ces autobus qui tente de me tuer ce soir. Derrière moi, il klaxonne. Puis, voyant que je garde ma position au centre de la voie, il empiète sur la voie adjacente avant de se rabattre rapidement vers moi, probablement pour me donner une leçon.

Évidemment, le chauffard se retrouve coincé dans la circulation quelques centaines de mètres plus loin, à l’endroit où je le rattrape. Emporté d’une colère légitime, je frappe sa fenêtre avec mon poing pour lui dire ma façon de penser.

« Sais-tu compter jusqu’à 1? » lui demandé-je, d’un ton approprié. « Parce que tu dois me laisser un espace de 1 m », ajouté-je. Me reconnaissant enfin, « T’as pas d’affaires-là, il y a une piste cyclable » me répond-il.

En roulant les yeux intérieurement, j’entreprends de l’informer que, s’il y a bien une chose qui est illégale, c’est bien d’essayer de renverser les gens avec son véhicule. « T’as pas le droit de rouler là », insiste-t-il. « Cet article du CSR a été abrogé il y a presque 10 ans », lui répondis-je, en pensant à l’article 492.

Le feu passe au vert. Il ferme sa fenêtre. Les autres chauffard(e)s klaxonnent. Il tourne à droite, je continue tout droit. Armés respectivement d’un doigt d’honneur et d’un véhicule surdimensionné, nous nous séparons. Il part à la recherche d’autres cyclistes à renverser. Je poursuis ma route vers mon domicile, en essayant de survivre à une autre soirée dans cet enfer.

Responsable des communications du CRABE

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Canons à neige
Photo par Cliff Hanger, Flickr
 
Tout le monde essaie de vous tuer
Image par SweetRide